Behind the computer

Je me présente, je m'appelle Joy mais on me connait plutôt sous le nom de Goudou et je suis âgé(e) de 20 ans. La célébrité que j'occupe sur ce forum est Hayley Williams. J'ai trouvé le forum grâce à Anastasia et je le trouve bien sympa. Oh et j'ai bien lu le réglement, puisque OK Ana

And, it hurts remembering

Ne dit-on pas qu'il est plus simple de fuir que de se battre ? Lorsque tout vous réussi dans la vie, vous avez tendance à oublier que tout peut basculer d'un jour à l'autre. Vous vous tenez face à cette lumière, qui vous sourit. Le bonheur n'est pas donné à tout le monde, alors vous en profiter. Mais même avec la plus grande bonté, même avec la plus grande sympathie, personne n'y échappe. Donner sans compter, sans espérer recevoir en retour. A quoi bon. Vous pouvez être le pire des salaud, la mort ne viendra pas vous chercher avant les autres. Plusieurs fois, mon père me répétait : "Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premiers." Mais le sens de cette phrase n'était pas le même pour lui, lorsqu'il me le disait. Qui partait ? Moi. Après leur avoir annoncé que je quittais la ville, pour faire le tour du monde, avec mon groupe. Mon rêve se réalisait enfin. Vivre de la musique, voilà ce que j'avais espéré. Du haut de mes 10 ans, j'étais déjà avec un micro à la main. A 16, je pouvais enfin le dire : Ma vie commençait, vraiment. Une gamine de mon âge ne pouvait attendre mieux. Malgré leur joie en apprenant la nouvelle, mes parents ne pouvaient me laisser partir sans me prévenir. Être chanteuse, c'est bien beau. Mais la vie d'une "célébrité" n'est pas toujours simple. A 16 ans, évidemment, on ne voit que le bon côté de la chose. Les fans, les albums, les concerts... Et tout le reste ? C'est à peine si on en connait encore l'existence.

Je n'ai pas décidé de suivre mon rêve, simplement pour être "connue". La célébrité ne m'attire pas. Elle m'effraie même. J'aspirais seulement à faire connaître mes chansons. Des paroles, d'une vie que je cache, parfois. Celles où tout le monde peut s'identifier. Des paroles qui n'avaient pas toujours un sens, mais qui, la plupart du temps, cherchaient la paix. Bien vite, on apprend à réagir à différentes situations. Des interviews qui tournent mal, des paparazzis qui n'abandonnent jamais, des fans un peu trop entreprenants... Pas une minute de repos. Mais j'aimais ma vie malgré tout. Je détestais l'ennui, et pour le coup, j'étais gâtée. Sans cesse en voyage, en tournage, en shooting. Ce que je préférais ? Les concerts. Me retrouver face à toutes ces personnes qui aimaient ce qu'on faisait. Qui connaissaient les paroles que j'avais écrites. Quoi de plus émouvant. Sur scène, j'étais moi-même. Un moment où je pouvais me défouler, crier, chanter, danser, sans me soucier du reste.

Heureusement, on s'autorisait tout de même quelques vacances de repos. Des vacances que j'attendais avec autant d'impatience que le levé de rideau au début d'un concert. Le retour à la maison. Le retour à la réalité, en quelques sortes. Chaque fois que j'entrais dans ce cocon dans lequel j'avais grandis, les souvenirs revenaient. Mes petites soeurs, qui prenait toujours quelques centimètres. Mes parents, qui prenaient toujours quelques rides. Mais aussi, toujours cet accueil chaleureux auquel j'avais droit. Mes parents avaient toujours ce même regard que lorsque j'étais partis pour la première fois. Rempli de fierté, de joie, et surtout, d'inquiétude. Ma soeur, Erica, m'avouait souvent être jalouse de moi. Elle aurait souhaité vivre ce que je vivais. Et croyez le ou non, je lui répondais la même chose. "Profite de ce que tu as. Papa et maman m'avaient prévenu et j'ai pas voulu les croire. C'est pas toujours simple, tu sais, être chanteuse. T'as presque pas de vie privée. T'es sans cesse épiée, prise en photo. Tu peux jamais te balader toute seule dans la rue. Moi aussi il m'arrive d'être jalouse de vous !"

Voilà huit ans que le groupe existait. Il a bien entendu connu des hauts et des bas. Des concerts annulés, d'autres merveilleux. Des séparations. Nous n'étions plus que trois, mais nous n'avions pas baissé les bras. Même si les disputes avaient tendance à s'accentuer au fil du temps. La peur gagnait le groupe. A trois, était-ce possible de continuer ? Est-ce que tout ce que nous avions construit jusqu'à maintenant allait se briser en seulement quelques semaines, à cause des disputes, des malentendus, de la presse ? Notre devise devenait de plus en plus difficile à tenir : Garder le sourire et l'amour de la musique coûte que coûte ! L'amour de la musique, certes, nous l'avions, mais le sourire était souvent aux abonnés absents. Il était grand temps de prendre quelques jours de vacances.

Mon arrivée à la maison était apparemment très attendue, mais certainement pas par les personnes auxquelles je m'attendais. En sortant du taxis, je fus éblouie par plusieurs gyrophares. Police, ambulances... Les voisins du quartier s'étaient attroupés autours de la scène. Ils se retournèrent un par un, en m’apercevant. Leur regard, empli d'une tristesse et d'une compassion qui m'effrayais plutôt qu'autre chose. Je me croyais en plein film dramatique, dans une scène tournée au ralentis. Plus j'approchais des barrières de sécurités, plus je sentais mes jambes lourdes et mon coeur s'emballer. Un policier me reconnu, et, s'approchant de moi, me fit signe de passer la barrière. "Mademoiselle ? Un jeune homme s'est introduit chez vos parents il y a plus d'une heure maintenant. Il menace de tuer toutes les personnes présentes à l'intérieur s'il ne vous parle pas." Prise de panique, incapable de bégayer le moindre mot, je cherchais désespérément une aide dans le regard du flic. "C'est beaucoup trop dangereux de vous laisser entrer dans la maison, vous devriez tel.." Sans savoir pourquoi, mes jambes, soudain beaucoup plus légères, m'emmenèrent tout droit vers la maison. Je me mis à courir, apeurée à l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à ma famille. Certains policiers tentèrent de me retenir, mais je réussis tout de même à atteindre la porte. Des voix derrière moi criaient "Laissez-la entrer, elle arrivera peut-être à raisonner le garçon !" A contre-coeur, le flic qui se tenait près de la porte me laissa passer. Tremblante, j'entrais sans me presser, et m'avançai jusqu'au salon, où se tenait toute ma famille, regroupée sur le canapé. Mon père serrait mes deux soeurs en pleurs dans ses bras, tandis que ma mère se tenait à lui. Le garçon me vit enfin. Son revolver pointé vers eux, il afficha un sourire en me fixant. "T'es enfin là !" - "Pourquoi vous faites ça ? Et comment vous êtes arrivé ici ?" - "Tu te souviens pas de moi ? Samuel. Je t'ai envoyé des messages, des cadeaux, tu ne m'as jamais répondu."

Samuel. Bien sûr que je me rappelais de lui. Un fan, peut-être même un peu trop fan. Dès son premier message, il me faisait bien comprendre qu'il souhaitait plus que tout, me rencontrer et plus si affinités. Ce n'était pas le premier message d'un fan dans ce genre là que je recevait. Mais les autres n'en envoyaient qu'un seul. Et les garçons du groupe me conseillaient de ne pas répondre. Samuel, lui m'envoyait en moyenne deux messages par jour, depuis plusieurs mois déjà. Je recevait parfois même des cadeaux de sa part. Des peluches, des cartes, des bijoux. Chaque fois, les messages devenaient plus explicites. Des demandes en mariage, des rendez-vous. Chaque fois, les cadeaux devenaient de plus en plus chers. Je préférais ne pas m'en inquiéter plus que ça, espérant qu'il finirait par comprendre et laisser tomber.

"Samuel, écoute, je suis désolée de ne pas t'avoir répondu, j'ai pas eu le temps. Je reçois beaucoup de messages tu sais..." Je n'avais aucune idée du ton que je devais emprunter. Si je devais mentir ou non. J'avais déjà entendu parler de ces fans psychopathes qui étaient prêts à menacer pour obtenir ce qu'ils désiraient. Mais jamais au grand jamais je n'aurai pensé tomber sur l'un d'entre eux, et qui plus est, capable de venir jusque chez mes parents. "Alors maintenant que tu as du temps, tu peux me répondre !" - "Euh... Je te remercie pour les cadeaux que tu m'as envoyé ! Et tous ces messages." - "Non c'est pas ça que j'attends ! Je t'ai demandé si tu voulais m'épouser !" - "Mais on se connait même pas, on s'est jamais vu ! Et puis, je suis déjà fiancée." Je remarquais que Samuel perdait patience. Il tremblait autant que moi, mais ne voulait pas lâcher son flingue, toujours braqué sur ma famille. "Tu mens ! T'es pas fiancée, c'est qu'un foutu mensonge ! Tu peux pas être fiancée, c'est la presse qui le dit, c'est pas toi !" - "Non je..." Je fus rapidement coupé par un tir provenant de l'extérieur. La balle traversa la fenêtre du salon pour aller se nicher dans l'épaule du jeune homme. Par réflexe, je me baissais, les mains sur ma tête. J'eu seulement le temps de relever les yeux vers Samuel, que celui-ci, malgré son bras en sang, agenouillé par terre, pointait à nouveau son flingue vers ma famille, et annonça d'une voix rauque : "Puisque tu ne veux pas de moi alors.". Il vida son chargeur. Mon cris fut couvert par les tirs du revolver, puis coupé par une balle venant se loger dans mon bras...

Le bonheur ? Ça fait mal. Un rêve devrait en rester un. Les réaliser, c'est une bonne chose, mais on ne peut pas le faire sans conséquences. Certains choix dans la vie sont plus durs que d'autres. J'ai pu réaliser mon rêve, mais à quel prix, finalement... Être parti de la maison à 16 ans. Ne pas avoir vu mes soeurs grandir. Ne pas avoir la vie d'une gamine ordinaire. Ne plus connaître l'intimité. Avoir vendu la vie de ma famille...

Je m'appelais Hayley Williams. J'étais chanteuse du groupe Paramore. J'avais une magnifique famille. Et j'ai tout perdu, pour un rêve de gosse. Je me suis fais passé pour morte après la fusillade. J'ai supplié les flics de ne rien dévoiler de ce qui s'est passé.

Aujourd'hui, je suis Haven. Juste Haven. Et je suis à Ruiz.

Aujourd'hui, si on vient me parler de rêves, ou de bonheur, je ne répondrai qu'une seule chose : "Au diable le bonheur. Le plus beau rêve, c'est la famille."