Tout le monde a une histoire à raconter, le tout, c'est de vouloir s'en souvenir.
Dis moi, on se quittera jamais. Mensonges, toujours et encore. Je suis collée à lui dans un lit immense, nos peaux nues se caressent lentement. Ses grondements rauques et mes gémissements étouffés tuent le silence régnant autour de nous. Faire l'amour, c'est bien à ce qu'il paraît. A l'heure actuelle, je sais même plus c'que ça veut dire et j'm'en balance. Il est beau, il est mon tout. Ses sublimes cheveux blonds cendrés forment comme une couronne de feuilles d'automne ornant son magnifique visage aux traits pures. Ses yeux vert-pistache semblent transpercer mes yeux de glace, nos doigts s'entremêlent tandis que ses coups de bassin se font plus rapides. Ses lèvres sont douces et son corps semble être sculpté par un des plus grand artiste des anciens temps. Un dieu grec, voilà à quoi ressemble Maad.
Je t'aime, mon amour. Bon dieu que des conneries, si tu m'aimais tu ne serais pas parti. L'amour, c'est un attrape nigaud, une maladie qui vous rend fou et instable. L'amour, l'amour c'est juste un prétexte pseudo raisonnable pour s'offrir une raison de souffrir et de mourir à petit feu. Voilà ce que c'est, votre amour à la con. Ça détruit des vies, ça déclenche des guerres sanglantes, ça te tue et te bouffe littéralement de l'intérieur. Il accélère, encore et encore. Ma déesse intérieure et ravie. Nos mains se défont tandis que mes ongles viennent se planter dans sa peau hâlée. Nous jouissons quasiment simultanément, ça ce joue à un quart de seconde prêt. C'est ça le summum de la complicité dans un couple. Nous corps sont secoués par des orgasmes ravageurs tandis que nous crions le nom de l'autre dans une ultime râle, il s'effondre sur moi, littéralement crevé par les prouesses qu'il vient d'effectuer.
Je t'aime Alhy. Ma vue se brouille, la fatigue m'accable. Je trouve la force de lui répondre, comme dans un ultime effort, et ainsi, je m'endors contre lui pour un sommeil récupérateur bien mérité.
S'il te plaît, ne me quittes jamais. Je ne sais pas si je m'en remettrai.Mais dis donc, tu sais que tu es magnifique toi? Une petite ligne de poudre blanche s'étend devant mes yeux, je la dévore littéralement du regard. Le cours en amphithéâtre est barbant, je m'emmerde. J'suis assise au fond, prêt du radiateur comme tout le temps. Ici, j'suis tranquille.
Quelqu'un peut me décrire le processus d'un embaumement mortuaire? Je ne lève pas les yeux, trop concentrée par le rail de cocaïne sur son papier d'aluminium. Personne ne se soucis de moi, je me demande même si les autres se souviennent de mon existence. Cependant, la mort me passionne. J'approche mon maigre visage de la table et en un coup de narine la trace blanchâtre disparaît. Mes sinus me brûlent, c'est tellement bon de se sentir vivante. Je me redresse sur ma chaise, la tête penchée en arrière pour savourer les premiers effets instantanés de la drogue se propageant en moi. Combien de litres contient trois Gallons? Grand silence autour de moi, putain ces idiots aux cerveau minablement étriqué m'énervent. Je balance la réponse, quatorze litres.
Quatorze petits litres de liquide d'embaumement mélangé à de l'eau. De nouveau grand silence, je n'ai même pas pris la peine d'ouvrir les yeux et de regarder le maître de conférence. J'suis la plus jeune, et pourtant mon Q.I est supérieur au leurs. Je décide d'aller fumer, ça me paraît pas mal. J'ai dix sept ans, je suis diplômée, j'ai eu tout mes examens avec plus que vingt, toujours des félicitations, toujours des éloges sur mon intelligence. J'm'en balance.
Foutez moi la paix. Je me relève après avoir remballer mes affaires rapidement. J'étouffe. Je descend les marches en deux deux et avant de sortir de l'amphi je jette un regard froid sur toute l'assistance.
Bande de connards. On ne te laissera plus te faire du mal. Mais ta gueule, putain ferme ta gueule j'veux plus entendre ta voix nasillarde. On me serre les poignets pitié mais lâchez moi j'vais vous tuer. Des lumières dansent autour de moi, bon dieu c'est pas vrai. Je m'époumone, j'veux qu'on me lâche, j'veux une dose, j'veux être tranquille.
Comment as-tu pu t'infliger tout ça Alhy? Et moi j't'en pose des questions connasse? J'veux pas de leurs inquiétude, j'veux juste me défoncer tranquillement. Oxy, héro, coc, exta, métamphets, champis, crack peut importe du moment que j'plane. Une piqûre désagréable se fait sentir dans mon cou, j'essai de mordre la chaire qui passe trop près de mon visage, je donne des coups, je me débats comme une lionne pour ma liberté.
Vous pouvez pas comprendre. Personne ne peut comprendre, personne n'a jamais rien fait depuis qu'il est parti. Il s'est volatilisé et alors, on s'en fous n'est-ce pas? C'est pas vous qui êtes détruits, pourris jusqu’à la moelle. Mes yeux me brûlent et ce qu'on pourrait appeler des larmes ruissellent sur mon visage. Je me sens tomber, je me sens partir, pitié laissez moi.
L'enfer, c'est les autres. L'enfer, c'est cette chambre capitonnée, l'enfer c'est cet hôpital pour demeurés psychotiques. J'suis pas folle, j'suis brisée. Vous êtes trop idiots pour faire la différence? J'ai besoin d'un scalpel, j'ai besoin de la mort pour aller mieux. Je veux étudier, je veux disséquer, je veux diagnostiquer. Je veux un rail, un fix, une dose, un join, peut importe.
Me jeter d'une fenêtre serait sûrement bénéfique. J'envie les oiseaux et leurs liberté effrayante, ils me font peur. Je les déteste, j'vous déteste tous. Je déteste la vie, j'aime la mort. Pourquoi tu ne me donnes pas de nouvelles?
T'avais promis que tu m'aimais et qu'on se quitterai pas. Il a disparu, plus personnes, un trou noir, du silence. Je te cherche, où es-tu? Je t'en supplie, reviens. Fais moi un signe, réapparaît, je serais sage. J'toucherais plus aux autres drogues, t'es le seul à me faire planer comme aucune autre. Aujourd'hui tout à changé.
Alhy, fais tes bagages, tu déménage. Je pars loin, très loin. Encore plus loin de toi, pardonne moi.